Antidote au service de l’orthopédagogie

Depuis sa première édition en 1996, le logiciel d’aide à la rédaction Antidote offre de précieuses ressources au milieu de l’éducation, et particulièrement aux élèves avec trouble d’apprentissage (TA). Il contribue à leur motivation, à leur sentiment d’inclusion et de compétence, et à la démocratisation de l’éducation. Dans cet article, nous vous présentons des façons concrètes d’utiliser Antidote en orthopédagogie afin d’outiller les élèves pour leur réussite scolaire.

Pour soulager la surcharge cognitive liée à l’écriture

La tâche d’écriture sollicite un ensemble d’informations, de stimulus et de compétences diverses : la réflexion, l’organisation des idées, la production de phrases, les habiletés motrices, l’attention, la révision, etc. Ce flux entraine bien souvent une surcharge cognitive, en particulier chez les élèves présentant un TA.

Des dictionnaires plus accessibles

L’orthopédagogue Stéphan Galibois, du Centre de services scolaire des Laurentides, préconise l’utilisation des dictionnaires d’Antidote dès le primaire. « Ils sont plus faciles à consulter et plus polyvalents que leur contrepartie papier, et ça encourage les élèves à s’en servir davantage. Par exemple, pour vérifier la conjugaison du verbe améliorer, le Bescherelle renvoie au verbe modèle aimer, alors qu’Antidote décline le verbe améliorer lui-même. Cette étape de moins, pour les élèves en difficulté, les rend plus efficaces. »

La recherche à la frappe dans les dictionnaires aide aussi les élèves à trouver des mots, même si ceux-ci sont mal épelés. L’élève qui se fie au son « o » pour écrire « autobus » verra rapidement la bonne orthographe, notamment grâce aux couleurs.

Les mots corrects s’affichent en vert, et les fautifs, en rouge. D’autres suggestions à la graphie proche des lettres tapées apparaissent en noir.

Des infobulles pour se concentrer

L’interface conviviale du correcteur d’Antidote, avec ses infobulles explicatives claires et précises, aide les élèves à se concentrer sur un élément à la fois, même si un texte contient plusieurs détections. Avec les soulignés rouges qui deviennent verts, les élèves voient aussi la progression de leur travail.

Pour Guylaine Sarette, orthopédagogue à la Ressource pour élèves dyslexiques de l’école secondaire de la Pointe-aux-Trembles, Antidote s’apparente à « une paire de lunettes, et non à une béquille. Le logiciel leur permet de voir les éléments orthographiques et grammaticaux un à un, ce qui contourne la surcharge cognitive typique de la dyslexie. Il ne fait pas le travail de correction à leur place ». En ce sens, le rôle d’Antidote dans le processus d’écriture se compare à celui de la calculatrice en mathématiques. Il optimise les capacités de l’élève, qui peut alors libérer du temps et de l’énergie pour se concentrer sur d’autres aspects de la rédaction.

Pour développer de bonnes habitudes de révision

La recherche scientifique démontre que l’emploi fréquent d’Antidote favorise le développement de stratégies d’écriture efficaces et de solides habitudes d’autorévision. Dans son mémoire intitulé Effet de l’utilisation du correcticiel Antidote sur la maitrise de la langue de textes produits par des étudiants dyslexiques du collégial, l’orthopédagogue Isabelle Delage résume que l’usage d’Antidote « diminue significativement les erreurs dans les catégories de l’orthographe lexicale, de l’orthographe grammaticale ainsi qu’en syntaxe et en ponctuation ».

Or, l’orthopédagogue joue un rôle clé dans la façon dont ses élèves utilisent Antidote, en les aidant à se poser les bonnes questions et à se servir des bons outils.

Par exemple, le filtre Répétitions propose des synonymes dans son interface. « Mais si les élèves se mettent à en abuser sans réfléchir, on ne comprendra plus rien au texte, témoigne Guylaine Sarette. C’est pourquoi je les sensibilise à l’importance de lire les définitions des mots dans le dictionnaire de synonymes ». Effectivement, il suffit de parcourir la liste pour afficher la définition de chaque mot dans le panneau de droite. Cette information facilement accessible simplifie le travail de sélection des élèves.

Bien accompagnés, les élèves développent une bonne utilisation du logiciel. Ce savoir-faire leur permet d’obtenir de meilleurs résultats qui, à leur tour, entrainent un meilleur sentiment de compétence.

Pour la démocratisation de l’éducation

Alors que l’orthopédagogie constitue une mesure de démocratisation scolaire en soi, répondre concrètement aux besoins des populations étudiantes diversifiées reste un défi quotidien. Le logiciel Antidote fait déjà partie du plan d’intervention de bon nombre d’élèves ayant recours à des services orthopédagogiques, mais son emploi dépasse la mesure d’accommodement. Il s’adresse à toute personne qui écrit.

L’enseignante de français, langue et littérature au Collège Bois-de-Boulogne Isabelle Morissette recommande d’ailleurs un accès universel à Antidote dans son article Réflexions sur Antidote : considérations pédagogiques, techniques et idéologiques. Selon elle, le logiciel représente « une panoplie de ressources qui, si elles sont offertes à tout le monde, constituent une façon de pallier les inégalités entre les individus et les milieux ». Il y a plusieurs façons de doter une organisation d’Antidote, dont les licences de site scolaire, qui offrent une solution globale (voir l’encadré ci-après).

Les élèves qui apprennent à utiliser Antidote, particulièrement dans un cadre orthopédagogique, se dotent d’un véritable compagnon d’apprentissage et de rédaction. Cet allié technologique leur servira tout au long de leur parcours scolaire, puis dans leur vie professionnelle et personnelle.